Us anthropologie

Auteurs-es

  • Virginia Dominguez University of Illinois at Urbana-Champaign

DOI :

https://doi.org/10.17184/eac.anthropen.132

Mots-clés :

Langue, american anthropological association, anthropologie anglophone en pratique, anthropologie américaine, objectifs linguistiques de l'AAA, Communication, Partage des savoirs, Production des savoirs

Résumé

Explorant l'utilisation passée et présente de l'anglais au sein de l'American Anthropological Association, cette entrée examine les efforts et les contradictions dans les politiques et pratiques linguistiques au sein de l'organisation centrale de l'AAA et de ses nombreuses sections. Elle tente d'expliquer comment l'anglais est devenu la seule langue de communication même si les anthropologues apprennent généralement les langues dont ils ont besoin pour leur travail de terrain.

Références

ll n’y a rien que l’on puisse trouver dans les Archives nationales du Smithsonian Institution sur les politiques et pratiques linguistiques de l’AAA de l'époque de Boas.

Le site Web de la SSILA (Société pour l'étude des langues autochtones d'Amérique), affilié à la Linguistic Society of America, spécifie ce qui suit à propos de sa réunion d'hiver 2020 qui se tiendra à la Nouvelle-Orléans : les propositions de sessions organisées doivent être soumises en anglais. Cependant, la SSILA 2017 à Austin, Texas, a stipulé que « Les résumés peuvent être soumis en anglais, en espagnol ou en portugais. »

Du côté de l'AAA, et après les vérifications effectuées par Emily Metzner, assistante de recherche, on tombe sur une déclaration sur les droits linguistiques de 1996 (https://www.americananthro.org/ConnectWithAAA/Content.aspx?ItemNumber=13305&navItemNumber=665), sur la base de laquelle on pourrait penser que l’AAA accepterait des articles écrits dans une langue autre que l’anglais mais ceci s’est avéré trompeur dans la réalité.

Le résumé des 365 boîtes qui composent le Guide de Archives de l’AAA pour la période allant de 1904 à 2005, donne les indications suivantes : « Bien que la majorité des documents soient en anglais, certains documents sont écrits en espagnol et dans d'autres langues. Les informations relatives à ces langues sont fournies dans la description du dossier ». La plupart des utilisations non anglaises datent des années 1970 et proviennent de la recherche, pas des publications.

Même les sections de l’AAA directement concernées par la question des langues utilisées ne suivent pas toujours. Par exemple, la SLACA, la section de l’AAA sur les Études latino-américaines et caribéennes, publie une revue qui précise bien que « Les articles sont acceptés en anglais, en portugais et en espagnol », mais la pratique ne suit pas.

Quant à l’Anthropology and Education Quarterly (AEQ), le journal de la section d’Anthropologie et Éducation de l’AAA, il précise qu’il accepte les manuscrits pour examen dans les conditions suivantes : « Le manuscrit (formaté en document Word et soumis pour évaluation par des pairs anonymes) ne doit pas dépasser 35 pages et celui pour la section « Reflections of the Field ou Reflections on the Field », 15 à 20 pages. Tous les deux doivent être soumis en anglais. Mais même lorsque au sein de cette section, le Comité sur les problèmes d'espagnol dans l'éducation du Conseil d'anthropologie et de l'éducation a encouragé en 1975 une plus grande utilisation de l'espagnol, peu de choses se sont passées dans ce sens.

Mis à part l’AEQ et la SLACA, aucune des sections de l’AAA que nous avons vérifiées ne spécifie une langue de référence, pas même l'Association pour l’anthropologie linguistique. De son côté le Chicago Manual of Style, auquel toute revue scientifique se réfère n'indique pas explicitement que les publications doivent être en anglais. Il mentionne cependant des directives pour la traduction et la translittération en anglais, ce qui se traduit implicitement par l’idée que c’est l’anglais qui est la langue de référence et de rédaction.

Hors des États-Unis, un certain nombre d'associations anthropologiques sont bilingues ou trilingues. La CASCA, par exemple, est officiellement bilingue en anglais et en français. The Hong Kong Anthropologist accueille pour sa part les articles en anglais ou en chinois. Le Irish Journal of Anthropology publie des manuscrits en anglais ou en irlandais. Anthropology Southern Africa(ASnA) indique sur son site Web que les manuscrits doivent être écrits en anglais avec l'orthographe britannique. La société australienne formule ce qui suit au sujet de son code de déontologie : « Le cas échéant, le chercheur devrait proposer de développer ou d’offrir des ressources qui garantissent que les résultats de la recherche soient disponibles localement (par exemple, en anglais simple ou local) », ce qui suppose implicitement que l’anglais est la seule langue de référence. De son côté, la Société britannique des Anthropologues Sociaux (ASA), ne mentionne pas de langue de rédaction, mais ses numéros de revues sont tous en anglais.

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Publié

2020-04-20