Parler de soins palliatifs : pour quels enjeux psychiques chez les patients présentant un cancer en phase avancée ?

Auteurs-es

  • Nathalie Clément-Hryniewicz UDSPI, GHU Mondor-Chenevier, Hôpital Albert Chenevier, France

Mots-clés :

Soins palliatifs, Enjeux psychiques, Patients, Cancer, Phase avancée

Résumé

Comment parler de soins palliatifs et de la mort à venir
lorsque la maladie s’aggrave et que le patient présente
un cancer en phase avancée ? Partant de son expérience
de plusieurs années en unité de soins palliatifs, l’auteure
replace cette question dans le contexte culturel de nos
sociétés occidentales où la mort constitue un sujet tabou,
rappelle les « obligations » légales d’informer avant de
s’interroger sur les enjeux psychiques qu’une telle parole
suscite chez ces patients. La parole ne saurait supporter
ici ni trop de légèreté ni une gravité sans espoir. Elle
se doit de répondre à la singularité de chaque patient
en respectant ses rythmes, ses défenses, ses ambivalences
éventuelles.

Soins palliatifs : des termes qui, loin devant celui
de confort, s’avèrent le plus souvent associés à celui de
mort pour de nombreux patients présentant un cancer
en phase avancée. Mort qui occupe le devant de la
scène et qui n’est plus une réalité lointaine pour eux,
mais qui s’impose ici comme inéluctable, « annoncée
», « certaine » à plus ou moins court terme, et qui
ne manque pas de susciter appréhension et angoisses
diverses. La mort ne peut en effet se regarder de face
au même titre que le soleil, pour reprendre la maxime
de La Rochefoucauld, sous peine, en sont convaincus
certains, de l’attraper comme on attrape la grippe et
de connaître le même sort qu’Icare qui, grisé par son
vol, oubliera l’interdit paternel et se brûlera les ailes
avant de décéder dans la mer. La mort est de l’ordre
de l’innommable.

volume 22 numéro 1

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Publié

2022-01-01

Numéro

Rubrique

Projet archivage - Cahiers francophones de soins palliatifs