Le placebo céleste. La liturgie comme thérapie
Résumé
Cette étude soutient que l’effet envisagé par le sacrement chrétien des malades consiste dans la guérison de la rupture provoquée par les procédures médicales scientifiques. L’onction des malades rétablit l’unité fondamentale de la personne humaine comme achèvement symbolique de ce que d’autres procédures partielles ont pu commencer à faire à la suite de la maladie : un achèvement symbolique qui marque le chrétien pour la résurrection. On commence par mettre en valeur le placebo comme allié des sciences médicales, tout en remarquant que la recherche sur les placebos pointe vers l’importance de la performance rituelle dans les traitements ainsi que vers la reformulation du dualisme corps-esprit. Ensuite, dans le but de développer la dialectique entre le rite comme thérapie et la thérapie dans ses aspects rituels, on rend compte de deux contributions complémentaires : l’une d’un spécialiste en études rituelles, Ronald Grimes, et l’autre d’un théologien, Andrea Grillo. On ajoute encore la clé utopique de Gregory Baum, comprise comme un discours de second ordre – réflexif – par rapport à l’articulation de premier ordre – symbolique, rituelle et performative – du sacrement de l’onction des malades. Celui-ci apparaît ainsi comme symbole du futur, c’est-à-dire comme anticipation du salut eschatologique dans le marquage du corps du croyant pour la résurrection.