Peut-on qualifier de ‟sagesse” l’idéal spirituel et moral de l’Inde ?
Résumé
Alors que Descartes entendait par sagesse, non seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir pour la conduite de sa vie, la conservation de sa santé et l’invention de tous les arts, l’enquête menée ici dans le Ṛgveda, les Upaniṣad, le Mahābhārata et la Bhagavad Gītā, de même que dans quelques contes à visée didactique, montre clairement que l’on trouve dans les anciens textes hindous des conduites et des attitudes qui relèvent de ce que nous appelons sagesse comme l’intelligence, le discernement, la perspicacité, la maîtrise de soi, mais qu’il n’y a aucun terme équivalent et aussi englobant. On a constaté que les hindous, en s’appliquant à réfléchir aux conditions d’une action juste et féconde, ont été amenés peu à peu à faire de la sagesse une science des moyens. Ce qui veut dire que la sagesse vivante est une intelligence qui se vit dans la fluidité des circonstances et qui ne devrait jamais se figer en une possession même spirituelle.