Anarchie, institutions et singularités. Esquisse d’une discussion entre Marc Richir et Frédéric Lordon
Résumé
La présente contribution entend dégager l’originalité et l’actualité de l’anarchisme phénoménologique de Marc Richir à partir d’une discussion avec la « théorie de la condition anarchique » de Frédéric Lordon. Se dégagent en effet quatre points généraux de similitude dans leur manière de caractériser le registre anarchique dans son rapport aux institutions. Il s’agira d’exposer, sur ce fond commun, les différences essentielles entre les deux auteurs, qui concernent avant tout la place donnée aux singularités et qui découlent de leur perspective propre, celle d’une phénoménologie « non-standard » (Richir) ou celle d’un « structuralisme des passions » (Lordon). Néanmoins, leurs projets se rejoignent, par-delà ces différences, sur l’exigence d’une « axiologie critique » des institutions, en laquelle consiste en définitive la fécondité d’une pensée de l’anarchie.