Étude exploratoire des réflexions métasociolinguistiques des étudiants internationaux universitaires au Saguenay–Lac-Saint-Jean sur leur intégration linguistique
DOI :
https://doi.org/10.70637/5egyvv94Mots-clés :
sociolinguistique, réflexions métasociolinguistiques, insécurité linguistique, intégration, étudiants internationauxRésumé
Introduction : L’augmentation remarquable des étudiants internationaux collégiaux et universitaires au Québec depuis les dernières années témoigne de l’attrait croissant envers la province comme destination éducative internationale. Cette tendance souligne l’importance d’une intégration positive, favorisée par un réseau social solide, ayant un impact positif sur la réussite scolaire (Bikie Bi Nguema et al., 2020). Cependant, le vécu et la perception des étudiants par rapport aux problèmes de communication et au contact avec les variétés de français québécois peuvent avoir des conséquences sur le succès de leur intégration. Des études laissent croire que l’enjeu de la langue et de l’accent peut nuire à la qualité de l’intégration dans la société d’accueil (Gallais et al., 2020; Bérubé et al., 2021; Bikie Bi Nguema et al., 2022). Objectifs : La présente recherche s’intéresse aux réflexions métasociolinguistiques des étudiants internationaux universitaires, dans l’objectif de mieux comprendre leur vécu migratoire au regard de leur expérience avec le français parlé au Québec. Elle s’intéresse aussi au sentiment d’inconfort et d’anxiété découlant de l’insécurité linguistique, en se penchant sur la manière dont leur perception du français québécois par rapport à leur variété de français peut influencer leur communication et leurs interactions. Méthode : Dans une visée exploratoire, cinq entrevues individuelles semi-dirigées ont été menées auprès d’étudiants internationaux issus de différents pays, francophones ou non (H = 2; F = 3; âge moyen = 27,6 ans; σ = 7,5 ans). Résultats : Les cinq personnes rencontrées ont partagé des manifestations d’insécurité linguistique telles que l’évitement de certaines expressions ou la crainte de s’exprimer et d’être incompris. Elles ont aussi exprimé des difficultés à comprendre l’accent québécois, particulièrement hors des murs de l’université. Conclusions : Cette étude met en lumière les enjeux linguistiques vécus par les étudiants internationaux dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean au Québec. Nous proposons que divers facteurs socioculturels comme les langues parlées, la durée de la présence au Québec et les objectifs d’avenir pourraient avoir un impact sur la manière dont sont perçues les différentes variantes du français québécois, ainsi que sur les pratiques linguistiques. Ces facteurs seront examinés de manière plus approfondie lors d’un second volet à plus grande échelle.