Attitudes envers le langage inclusif au Québec en 2022 : associations avec le genre, l’âge et le contact universitaire selon une analyse multivariée des données d’un sondage en ligne
DOI :
https://doi.org/10.70637/gykt3b27Mots-clés :
langage inclusif, langage épicène, attitudes linguistiques, normes linguistiques, Québec, français québécoisRésumé
Introduction : Le Québec est souvent considéré comme étant à l’avant-garde de la féminisation de la langue dans l’espace francophone (Elchacar, 2019). Toutefois, même au Québec, aucun consensus ne se dégage sur la question, les opinions publiques et les approches officielles variant considérablement (Dumais, 2007; Elchacar, 2019; Moreau, 2023; Rioux, 2020; Niosi, 2017). Objectifs : Cette étude vise à dresser un portrait actualisé des attitudes envers le langage inclusif au sein de la population francophone du Québec, en s’intéressant particulièrement aux liens entre ces attitudes et certaines caractéristiques sociodémographiques. Méthode : Un sondage en ligne composé de 15 items sur une échelle de Likert a été mené au printemps 2022, recueillant des réponses complètes de 193 adultes francophones québécois (H = 36; F = 146; Autre = 11) concernant leurs attitudes envers le langage inclusif. Les caractéristiques sociodémographiques suivantes ont également été enregistrées : (1) âge (18-30 ans; 31-50 ans; 51-65 ans; > 65 ans), (2) genre (homme, femme, autre) et (3) affiliation universitaire (avoir travaillé ou étudié à l’université auparavant). Un score global d’attitude a été calculé pour chaque participant en faisant la moyenne de ses réponses aux items du sondage. Résultats : Les résultats d’une PERMANOVA montrent que, bien que les attitudes envers le langage inclusif soient généralement positives (particulièrement chez les participants plus jeunes et ceux ne s’identifiant pas au genre masculin), des désaccords significatifs persistent, notamment en fonction de certaines variables sociodémographiques. L’âge et le genre expliquent environ 20 % de la variance du score global d’attitude (R² = 0,195). En revanche, l’affiliation universitaire n’était pas un facteur significatif (p > 0,05). Conclusions : Dans l’ensemble, l’étude confirme que les attitudes envers le langage inclusif au Québec demeurent hétérogènes et sont associées à l’âge et au genre, bien que ces facteurs ne les expliquent que partiellement. Cette recherche constitue une base pour de futures études s’appuyant sur des échantillons plus vastes et plus représentatifs et facilitera les comparaisons transrégionales des attitudes envers le langage inclusif dans l’espace francophone.
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© Paula Blaschke (Auteur-e) 2025

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