Jusqu’où peut-on rapprocher les thérapies cognitives de la thérapeutique sénéquienne ? La fonction psychothérapeutique du 'De la tranquillité de l’âme' en question
Abstract
Que l’activité philosophique chez la plupart des philosophes antiques ait prétendu disposer d’une fonction thérapeutique, psychothérapeutique, nous le savons bien, tant cette dernière s’est explicitement pensée sur le modèle médical[1]. Il ne faut néanmoins pas oublier qu’alors, dans le même temps, c’est la médecine elle-même qui s’est trouvée apparentée à la philosophie en ce qu’elle suppose intrinsèquement un usage du logos, ce que Platon le premier pose sans ambages[2]. Cette métaphore de la philosophie comme thérapie a aussi ressurgi plus récemment en philosophie analytique, sous la plume de Wittgenstein pour lequel « la philosophie traite une question comme une maladie[3] ». Mais jusqu’à quel point s’agit-il de dire la même chose ?
[1] Sur ce thème, voir A.- J. Voelke, La philosophie comme thérapie de l'âme. Etudes de philosophie hellénistique. Fribourg, Éditions Universitaires -. Paris, Le Cerf, 1993. Voir aussi les travaux de P. Hadot, notamment Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Paris, Gallimard, 1995 et Exercices spirituels et philosophie antique, Paris, Albin Michel, 2002, et ceux de M. Foucault, et en particulier, L’herméneutique du sujet, Cours au Collège de France : 1981-1982, Paris, Gallimard/Seuil, 2001.
[2] Voir Platon, Lois, IV, 720d et la méthode des « médecins des gens libres ».
[3] Wittgenstein, MS 116, p. 323.