Après la mort de Dieu et la mort de l’homme. Dialogue avec Nietzsche

Auteurs-es

  • Emmanuel Falque Faculté de philosophie, Université Catholique de Paris, France

Résumé

Il y a la mort de Dieu, mais vient aussi la mort de l’homme. L’une et l’autre sont fonciè­rement liées, au moins chez Nietzsche. Le christianisme devra lui aussi y trouver sa place. Non pas pour déplorer la radicalité du nihilisme contemporain, mais pour le comprendre de l’inté­rieur et en assurer aussi la relève. Etsi homo non daretur — et si l’homme (et non seulement Dieu) n’était pas donné ? Avec cette interrogation doit surgir un Dieu de la force et de la résurrection, sorte de « sur-Dieu » capable de rivaliser avec le surhomme de Nietzsche. Penser « au fil conducteur du corps » n’est pas seulement renverser le rapport de l’âme et du corps, mais autrement envisager l’incarnation, aussi avec tout ce qu’il y a en nous de passions et de pulsions. Le « Soi » (das Selbst) prend alors le pas sur le « Ça » (das Es), car il ne suffit pas au moi de se tenir comme « un cavalier » sur son cheval (Freud), encore faut-il reconnaître à tout sujet pluriel d’être pour lui-même et en lui-même « comme sur le dos d’un tigre » (Nietzsche). C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que notre humanité sera pleinement assumée pour nou­vellement créer.

Téléchargements

Publié

2022-09-13