Détachement et décentrement : l’amour "impersonnel" d’Antigone au coeur de la cité
Résumé
Cet article compare deux interprétations de l’amour chez Antigone, celle de Martha Nussbaum, d’un côté, et celle de Simone Weil, de l’autre. Nussbaum considère qu’Antigone est froide, fermée et excessive, tandis que Weil observe chez Antigone une très rare et exigeante forme d’amour. Alors que Nussbaum défend une vision émotive et presque romantique de l’amour, Weil évoque un amour « impersonnel », dont l’ancrage n’est pas émotif. Ce type d’amour décentre de soi-même et a un effet extatique : il sort l’individu de lui-même. À l’instar d’Antigone qui résiste au pouvoir, cet amour ouvre à de nouvelles configurations éthiques et politiques.
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Publié
2022-05-17
Numéro
Rubrique
Dossier «Émotions, relations et dialogues : la question du coeur»