Exode, colonie, révolution: Machiavel, Spinoza et la démocratie originaire

Auteurs-es

  • Aldo Trucchio Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST)

Résumé

Pour Spinoza, la démocratie est le régime le plus stable et le plus sécuritaire qui soit. À partir d’une citation implicite des Discours sur la première décade de Tite-Live de Machiavel dans le Tractatus politicus, nous montrerons que l’idée spinozienne de démocratie est aporétique car les stratégies que Spinoza propose afin d’établir un régime démocratique contrastent avec son ontologie de la conservation. Toutefois, l’absence de la partie spécifiquement consacrée à la démocratie dans le Tractatus politicus peut être considérée comme une opportunité de repenser la politique comme art de comprendre et gérer les conflits sociaux plutôt que de les neutraliser. De ce point de vue, la démocratie est une demande d’égalité entre les hommes qui amène à la mise en question perpétuelle des droits et de la propriété privée ainsi que de toute forme étatique institutionalisée.

Biographie de l'auteur-e

  • Aldo Trucchio, Université du Québec à Montréal, Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST)

    Aldo Trucchio a obtenu un PhD en Philosophie politique (Université de Naples « L’Orientale ») avec une thèse sur le remploi de l’ontologie de Baruch Spinoza de la part des poststructuralistes et postmarxistes français et italiens à partir de la fin des années 1960. Il a poursuivi ces recherches grâce à deux bourses postdoc (Université de Salerne et École Doctorale « NoSoPhi », Sorbonne, Paris). Il a enseigné la Philosophie politique à Naples et à Mexico en réfléchissant surtout sur l’idée d’une « démocratie du conflit ». Il s’est également penché sur la réutilisation du matérialisme moderne dans les neurosciences contemporaines, dans la neuroéthique et dans les réflexions postfoucaldiennes liés à la biopolitique, avec le soutien du Consiglio Nazionale delle Ricerche (Italie) et de l’Instituto de Estudios Críticos « 17 » de México D.F.

    Il a obtenu un deuxième PhD, en Littérature française moderne (Université de Genève, en collaboration avec les Archives littéraires suisses de Berne et l’Institut pour les Humanités médicales de l’Université de Lausanne), sur l’histoire moderne comme dialectique entre langages esthétiques et scientifiques chez Jean Starobinski. Ce Doc a été suivi par quelques mois de recherche postdoc à Genève, dans des réserves muséales canadiennes et au sein du laboratoire TEMOS de l’Université du Mans.

    Ses recherches actuelles concernent encore les relations entre langages esthétiques et scientifiques, plus précisément entre l’image du « sauvage américain » présente dans la littérature de voyage en Nouvelle France et l’« invention » de la Préhistoire en France (1850-1900). 

Téléchargements

Publié

2020-08-27