Appel de textes sous le thème: "Activités, enseignement, apprentissage et évaluation"
La Revue internationale du CRIRES: innover dans la tradition de Vygotsky lance un appel de textes autour de la thématique de l’évaluation dans le but de repenser, de réfléchir, de documenter et de proposer des angles diversifiés quant aux pratiques d’évaluation selon des entrées différentes. Lorsqu’on parle d’évaluation, quelles finalités sont souhaitées? Quelles propositions sont faites? Quelles distinctions dans les fonctions des activités d’évaluation dans les milieux scolaires sont à considérer? Des dérives sont-elles observées?
Si un large consensus entoure la nécessité d’évaluer en éducation, les débats que soulèvent les pratiques évaluatives rendent compte de la diversité des points de vue qu’il serait pertinent de rappeler. Qu’il s’agisse d’un ancien débat remis à l’ordre du jour par ceux et celles qui comprennent les compétences et les connaissances dans l’évaluation des élèves comme étant disjointes, ou des limites imposées à l’autonomie professionnelle des enseignant·e·s par le retour (ou le maintien, selon les cas) de bulletins scolaires avec des notes chiffrées plutôt qu’avec des appréciations qualitatives évaluant le développement de compétences, pour ne citer que ces deux exemples, les conceptions, les fonctions et les finalités de l’évaluation méritent qu’on s’y attarde. Voici certains éléments susceptibles d’intéresser les auteurs·trices :
- Au Québec, l’initiative et l’autonomie professionnelle des enseignant·e·s ont pu être mis à mal suite au retour en 2007 d’un bulletin scolaire (conception « traditionnelle » du mode normatif) avec une appréciation quantitative -- avec des notes chiffrées -- plutôt que qualitative, avec des cotes évaluant le développement de compétences présentes dans le PFÉQ.
- À ces éléments, se sont ajoutés en 2011, toujours au Québec, les Cadres d’évaluation des apprentissages (MELS, 2001) et la Progression des apprentissages (MELS, 2011) qui incitent les enseignant·e·s à préconiser une Pratique d’évaluation traditionnelle d’inspiration behavioriste qui repose principalement sur un contrôle administratif, c’est-à-dire liée au modèle de l’évaluation de la mesure des produits (Vial, 2012).
- De plus, un bon nombre de personnes comprennent les notions de connaissance et de compétence comme étant séparées alors que la définition même du terme compétence est inclusive des connaissances mobilisées à des fins d’exercice d’une compétence. L’ensemble de ces tensions entrave le développement de l’agir évaluatif des enseignant·e·s pourtant nécessaire pour que leur jugement professionnel d’évaluation s’exerce en limitant ces tensions et, éventuellement, en les dépassant. Si l’évaluation des connaissances est une pratique bien établie, la méthodologie des pratiques d’évaluation des connaissances demeure hétérogène.
- La mise en tension entre une évaluation au service des élèves (pour éclairer, accompagner et soutenir la progression des apprentissages) et une évaluation pour satisfaire des exigences de contrôle (qui se rapporte à une culture de gestion des résultats destinée à comparer et à classer des élèves et des établissements, ou encore à évaluer l’efficacité d’un système éducatif) est à traiter en mettant en lumière différentes finalités de l’évaluation.
- Dans cette perspective, l’évaluation des apprentissages détourne souvent des visées prioritaires, à savoir : aider chaque établissement à amener le plus grand nombre d’élèves à franchir le processus de scolarisation avec succès, en leur donnant les moyens de faire progresser les élèves dans leurs apprentissages variés. Cela nécessite d’être attentif à l’arrière-plan idéologique dominant quant aux pratiques et aux dispositifs d’évaluation de façon à déjouer les pièges de dualité.
Les articles (5 000 à 8 000 mots) devront être soumis au plus tard le 30 septembre 2024 sur le site de la revue Revue internationale du CRIRES : innover dans la tradition de Vygotsky (ulaval.ca)
Les propositions d’articles feront l’objet d’une double expertise anonyme dont les retours seront envoyés aux auteur.e.s pour le 20 novembre 2024. La publication est prévue pour la fin décembre 2024.
Dans la foulée des orientations présentées, la publication des contributions s’inscrit dans une mouvance internationale de diffusion en ligne gratuite de textes scientifiques et professionnels et opte pour un format libre d’accès (OJS) dont l’adresse url est la suivante : https://revues.ulaval.ca/ojs/index.php/RIC/about/submissions